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Biver, la Cité minière Gardannaise

Ancienne cité minière appartenant à la ville de Gardanne, Biver a depuis toujours revendiqué sa singularité, son histoire et surtout son caractère bien spécifique…

D’ailleurs, qui n’a jamais entendu un Biverois proclamer « je ne suis pas Gardannais, je suis Biverois ! ». Oui, car malgré l’appartenance du hameau à la ville de Gardanne, Biver c’est avant tout une petite ville, ou plutôt un village. Là où tout le monde se connait, où tout le monde s’entraide, où les enfants des uns grandissent avec ceux des autres, où au détour d’une sortie pour aller acheter son pain on croise Claude, Didier ou encore Philippe avec qui on discute des actualités mais aussi de ce temps d’avant, où Biver s’animait à travers les discussions interminables des mineurs rentrant du travail…

Biver, un village qui mérite d’être connu et dont j’avais aujourd’hui envie de vous parler. Voici donc une partie de son histoire…

La naissance de la Cité de Biver

C’est avec le développement de l’exploitation minière dans le bassin des Houllières de Provence que la Cité de Biver va voir le jour, à la fin du 19ème siècle. Lors du fonçage du Puits Ernest Biver en 1892 sur le territoire de Gardanne, il faut aussi construire des maisons pour loger les ouvriers de la mine, venus de toute la France mais aussi de l’étranger. Les premières constructions débutent en 1908 et vont bientôt se multiplier.

Il y a bien sûr des Français, venus chercher du travail à la mine, mais aussi des étrangers (53% en 1931). La population locale étant insuffisante on lança en effet un appel massif aux Piémontais. Puis les mineurs vinrent de toute l’Italie, d’Espagne, de Tchécoslovaquie, d’Arménie ou encore d’Algérie. Plusieurs quartiers vont se développer dans la cité, selon les besoins en main d’œuvre, selon les époques mais aussi selon la population qui y vivait et son origine.

Il va alors se construire à côté des « cabanons » (maisons ouvrières) tous pareil, bien alignés et construits par les Charbonnages, des échoppes, des petits commerces, notamment sous l’impulsion des Arméniens. Les écoles et l’Eglise de Biver vont alors se créées (l’Eglise en 1929).

Les conditions de vie et de travail étant difficiles, des liens entre habitants vont alors se créer, les différentes communautés vont se rapprocher, s’entraider, apprenant à vivre ensemble. C’est cette harmonie, cette particularité, qui depuis caractérise Biver.

Pourquoi ce nom de Biver ?

Ernest Biver était un jeune capitaine d’état-major de l’armée belge et un ingénieur des mines. Il décide en 1854 de faire carrière dans l’industrie, et arrive dans les Bouches-du-Rhône pour un poste dans les mines de lignite. Il va rapidement imposer de nouvelles techniques d’exploitation et de gestion, et le bassin va grâce à lui, connaître un véritable essor économique.

Ernest Biver participera en 1893 au fonçage du Puits de mine du village, qui prendra tout comme le village lui même, quelques années plus tard, son nom (Puits Biver en 1926 et Cité Biver en 1946).

Le Puits Biver

Foncé vers 1892, le Puits Biver a fonctionné jusqu’en 1950, date à laquelle son activité s’est arrêtée. Celui-ci descendait jusqu’à 274.9 m de profondeur et le chevalement était en bois.

©André Siard-Nay

Sur la photo : le « Grand Puits » était utilisé pour le personnel et l’extraction. Et à gauche, le « petit puits » (1) était quant à lui utilisé pour le Service. Il servait à remonter les berlines (wagonnets servant à évacuer le charbon), notamment pour l’alimentation en énergies de la machine à extraction.

Malheureusement, le 8 novembre 1945, six mineurs meurent au Puits Biver, tués par un coup de grisou. Une stèle est aujourd’hui apposée à quelques mètres de là, afin de leur rendre hommage, ainsi qu’à tous les mineurs de manière générale.

Qu’est ce qu’un coup de grisou ?

Le grisou est un gaz composé à plus de 90% de méthane. Ce gaz invisible et inodore se dégage des couches de charbon lorsque celui-ci est exploité. Le coup de grisou est en fait une explosion accidentelle de gaz dans une mine. Il s’agit d’un accident souvent mortel, parmi les plus redoutés des mineurs, en général aggravé par un effondrement des galeries et parfois par un « coup de poussière ». Il est du coup souvent difficile de savoir si c’est le gaz ou la poussière qui a provoqué la catastrophe.

Aujourd’hui encore, Biver a gardé des traces de cette période de son histoire. Au détour de votre balade, vous pourrez découvrir les lotissements des mineurs, l’Eglise, la place du village, l’emplacement de l’ancien Puits de mine, l’ancien ventilateur, la stèle en hommage aux mineurs et la statue de la Sainte-Barbe…

Il y aurait tant à dire sur Biver, tant d’histoires à raconter, d’anecdotes à rappeler, de souvenirs à se remémorer… Que le mieux est parfois de simplement entamer la discussion avec un passant au croisement d’une rue. Il n’est pas rare en effet de tomber sur un ancien mineur ou sur la fille de celui-ci, qui n’attendent qu’une chose : partager leur histoire.

Mot de la fin

Continuons à faire vivre ce passé minier « en ayant une pensée pour tous ceux qui durant des siècles ont extrait des entrailles de notre terre, ce minerai, en y laissant une partie de leur santé et parfois même leur vie » – André Siard-Nay

En partenariat avec l’association d’anciens mineurs Loisirs Solidarité Mineurs de Provence, l’Office de Tourisme de Gardanne propose deux visites dédiées à l’histoire minière à Gardanne, toutes deux guidées par d’anciens mineurs passionnés (et passionnants):

  • La visite de la Cité minière de Biver
  • La visite du Puits Yvon Morandat, prochainement reconverti en Puits de Sciences

Informations : www.tourisme-gardanne.fr

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Très Bon Article , expliquant bien Tout . J’etais dans les Mines de Fluor , dont la dernière à Maurevieille à Mandelieu , limite AM / Var et cette Mine , arrètée trop tôt , avec 18 ans de recherches , était déjà à 255m de profondeur et aurait pu descendre encore 100m , pour donner de 30 à 40 ans de production , du Filon le plus riche d’Europe , avec un Puits équipé de 180m ( un Bure déjà. 80m sous les affleurements ) . Il y avait 1 Usine gravimétrique sur le Carreau de la Mine et une Ultra moderne au Muy , en Milieu Dense , d’une Capacité de 100T/poste en 1974 . En 1977 , la Mine des Charles du Muy , située à environ 7km de la laverie , aurait du etre remis en recherche , avec Tout d’abord la Prolongation de l’ancienne Descenderie.de recherche de 1957/58 dans le Granite de 90m , pour avoir 2 Niveaux valables de travail , afin d’avoir 80m et plus exploitable en amont pendage . La Descenderie aurait eu 150m de longueur Totale , et aurait travaillé pour reconnaitre le Grand Filon de 1500m et plus et reconnaitre le 2ème filon parallèle . Les Minerais de recherche , soit de 80 à 100T/Poste , auraient été Traité dans l’Usine de Traitement des Minerais du Muy , qui avait 6ha et 2 niveaux de Stockage . Les Tous venants arrivaient et Stockés en haut , ou il y avait une Trémie de Stockage de 80T , alimentant la laverie en milieu dense , ainsi que l’ancienne laverie gravimétrique , ayant 3 Bacs à pistons … Entre Maurevieille qui ammenait de 110 à 120T/ jour + la Mine des Charles , la capacité de la Laverie aurait été parfaite , où l’on aurait fait 2 postes / Jour , pendant 15 jours pour 1 gisement , et 15 jours pour l2s Minerais de l’autre Gisement . Suivant les Resultats des recherches de la Mine des Charles en ellongations , et avec des travaux prouvant que le Gisement descendait à 125 / 140m , alors 1 Puits central , à partir du jour , aurait été fait en 2,5m X 3,5m , équipé avec un Skip – Cage à personnel de 1200L , qui aurait été automatisé , vidant le Fond du Skip , dans 3 trémies : Trémie 1 avec le minerai Riche du 1er Filon , Trémie 2 , minerai moins riche , et Trèmie 3 pour les Stériles des recherches . Entre le gisement de Maurevieille et celui des charles , on aurait eu de quoi travailler jusqu’a nos jours ….

    1. Bonjour M. Antonioli. Merci pour votre commentaire et votre retour d’expérience, qui nous permet à notre tour d’en savoir un peu plus sur l’histoire des mines de fluor.

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